
Société : Les femmes tablent pour un retour à la paix au Cameroun
Environ mille femmes de divers secteurs d’activités de la société ont répondu présentes à la première convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun initiée par l’ONG Friedrich Ebert Stiftung. L’ouverture de la cérémonie s’est effectuée hier 29 juillet pour s’achever le 31 juillet prochain, avec des résolutions très fortes.
Bientôt quatre ans que la crise socio-politique a paralysé les deux régions anglophones (Nord-ouest et Sud-ouest). Les populations desdites localités vivent dans la psychose. En dehors des pertes matérielles enregistrées, les pertes humaines ne font que s’alourdir. Malgré moult tentatives de dialogue vers la paix, la crise continue à sévir. C’est le cas également de la secte terroriste « Boko Haram » à l’Extrême-nord du Cameroun. Depuis quelques jours, les bandes criminelles ont récemment fait éruption dans certaines localités où ils ont échangé des tirs avec les forces de l’ordre. Sur le carreau, on dénombre les décès de part et d’autres. A l’Est, le Cameroun est assailli par les déplacés centrafricains fuyant la guerre dans leur pays.
Face à cette situation, l’ONG Friedrich Ebert Stiftung n’est pas resté insensible. D’où intervient la toute première convention nation des femmes pour la paix au Cameroun. « C’est un événement unique et nous avons décidé que les femmes doivent apporter leur contribution pour rétablir la paix. Nous avons déjà vu beaucoup des efforts soit des acteurs de la société civile, soit du gouvernement mais quand même les atrocités en zone de conflit continue. En fait, nous croyons que les femmes doivent jouer un rôle et les alliances des femmes seront une clé pour rétablir la paix au Cameroun. » a expliqué la représentante résidence de la fondation Friedrich Ebert Stiftung, bureau du Cameroun et d’Afrique Centrale, Mme Nina Netzer.

La représentante résidence de la fondation Friedrich Ebert Stiftung, bureau du Cameroun et d’Afrique Centrale, Mme Nina Netzer.
« La participation inclusive des femmes de tout bord dans la résolution des conflits et la défense de la paix dans notre pays, c’est simplement magnifique et inimaginable parce que la paix, ça n’a pas de prix. Les femmes sont celles qui peuvent parler, consolider, défendre et porter la paix. C’est elles également qui subissent les affres des conflits. Elles ne sont pas à la genèse de ces conflits mais les conséquences s’abattent sur elles, sur les filles et garçons de manière très dramatique. » a indiqué l’un des membres du comité de pilotage et planification, Aissa Doumara Ngatansou,
« On doit tous les libérer »
L’une des participantes Dorcas Mirette Nkongne n’est pas allée du doigt de la cuillère pour donner sa vision de faire revenir la paix. « (…) nous les femmes avons une voix pour dire quelques choses à nos frères, enfants, sœurs qui sont en brousse. Pour moi, la première préoccupation est de libérer tous les anglophones qui se trouvent en prison. On doit tous les libérer y compris les prisonniers politiques parce que nous avons les enfants, les mères, les sœurs qui ne sont pas contents quand les leurs sont en prison. Dans un premier temps, il faut pour moi libérer tous les personnes sans condition et en second temps, c’est la négociation, on ne peut pas négocier quand les mains sont menottées. »
« En fait nous allons créer une plateforme des organisations des réseaux femmes. Mais derrière cette plateforme, il y’a des milliers qui travaillent au quotidien avec des déplacés internes. Pour nous si les femmes se réunissent et parlent avec une seule voix. Ça peut être l’une des clés pour rétablir la paix. Nous voulons envoyer un signe fort que les femmes aspirent à la paix. Et, nous allons lancer une déclaration finale. Nous espérons que cet appel sera entendu au Cameroun et en Afrique. » a conclut la Représentante résidente, Fondation Friedrich Ebert.